Les noms du Fort de Reichstett

   Les forts prennent tout d’abord le nom des communes où ils sont implantés, puis un numéro leur est attribué par le génie allemand: Fort de Reichstett – Fort II .

   Un décret impérial du premier septembre 1873 leur donne le nom d’une personnalité allemande. 
   Le fort de Reichstett prend le nom de Fort Moltke

Helmuth Karl Bernhard Molkte

Helmuth Karl Bernhard Molkte

   Helmuth Karl Bernhard, comte von Moltke, né le 26 octobre 1800 à Parchim, mort le 24 avril 1891 à Berlin, est un militaire prussien puis allemand.Il s’engage dans l’armée danoise puis, en 1822, dans l’armée prussienne.
– De 1835 à 1839, il sert comme conseiller pour les troupes de l’Empire ottoman.
   Il devint chef du grand état-major en 1857 et réorganisa entièrement l’armée, en accord avec Otto von Bismarck.
   Il est général en chef lors des guerres des duchés, contre l’Autriche (voir bataille de Sadowa) et contre la France (voir bataille de Sedan). Excellent organisateur, il utilise les chemins de fer pour rassembler les armées et assurer leur ravitaillement. Il écrit des livres sur ce sujet, poursuivant ainsi les travaux de Carl von Clausewitz, dont son fameux Testament. Il insiste pour que l’Allemagne annexe l’Alsace et la Moselle. Guillaume Ier le fit comte en 1871.
– De 1871 à 1891, il est membre du Reichstag, le parlement allemand.
   Helmuth von Moltke abandonna ses fonctions militaires en 1888. Il écrivit de nombreux ouvrages de stratégie et une histoire de la guerre de 1870-1871. Son neveu, Helmuth Johannes Ludwig von Moltke (1848-1916), sera chef d’état-major de l’armée allemande, de 1906 à 1914.
(source wikipedia)

   En  1919 après la victoire des alliés,les forts prennent le nom e généraux français .

Jean Rapp

   Le fort de Reichstett  prend alors le nom de Fort Rapp. ( Le général Rapp avait défendu les frontières de l’Est après Waterloo.)

Jean Rapp

   Jean, comte Rapp, né à Colmar le 27 avril 17731 (dans l’ancienne douane) et mort à Rheinweiler, le 8 novembre 1821, est un militaire et homme politique français des XVIIIème et XIXème siècles. Né à Colmar, Jean Rapp, cousin germain du général de brigade Kessel, suit d’abord de longues études théologiques pour devenir pasteur, mais il ne semble pas avoir la vocation : il est grand, fort, robuste, d’un tempérament bagarreur. En mars 1788, il préfère donc s’engager dans les chasseurs des Cévennes.Il s’enrôla à l’âge de 16 ans dans le 10e Régiment de Chasseurs à Cheval et y fut nommé brigadier-fourrier le 1er janvier 1791, et maréchal-des-logis le 16 mai 1793.

– Guerres révolutionnaires :
   Il avait déjà fait les premières guerres de la Révolution à l’armée de la Moselle et à celle du Rhin, lorsqu’il obtint le grade de sous-lieutenant le 14 germinal an I. Envoyé à l’armée des Alpes, il devint lieutenant le 1er vendémiaire an III. Bientôt après, il passa à l’armée du Rhin. Il ne tarde pas à se distinguer par son courage et sa fougue, tout en collectionnant les blessures, ce qui ajoute à son aura.
   À la fin de l’année 1796, il devient l’aide de camp de Desaix qui le nomme capitaine (le 29 frimaire an V) et l’emmène avec lui lors de la campagne d’Égypte. Il lui voua, à partir de cette époque, une affection qui ne se démentit jamais.

– Campagne d’Égypte :
   Il l’emmena avec lui en Égypte, où de nouveaux combats lui valurent de nouveaux succès. Jean Rapp s’y fait remarquer au combat de Sediman, le 7 octobre 1798, en capturant l’artillerie ennemie6, un exploit qui lui vaut d’être promu chef d’escadron. Le général Bonaparte le nomme ensuite chef de brigade.
   À la journée du 3 pluviôse, envoyé en reconnaissance, il marcha sur les avant-postes des Mamelouks, les mit en fuite, pénétra dans le village de Samanhoud, et soutint une lutte inégale, dans laquelle il aurait infailliblement succombé, si les carabiniers de la 21e légère ne l’eussent promptement dégagé. Grièvement blessé d’un coup de kandjar à l’épaule gauche, il se rendit au Caire pour se faire soigner. Élevé au grade de chef de brigade le 26 pluviôse, Rapp suivit son général en Europe.

– Jean Rapp aide de camp de Napoléon Bonaparte:
   Jean Rapp devient alors l’aide de camp du Premier consul, un poste qu’il occupe jusqu’en 1814. À ce titre, il est chargé de nombreuses missions de confiance par Napoléon Bonaparte, en Vendée, en Suisse et en Belgique.
   Pierre Fontaine, architecte chargé de la rénovation de la Malmaison, note dans son Journal qu’il « surpasse en grossièreté tous ses confrères ».
   Chargé en l’an X d’une mission importante dans les cantons suisses, il somma les insurgés de Berne de suspendre les hostilités, fit évacuer Fribourg qui avait été enlevée pendant l’armistice, et somma la diète de Schwitz d’accepter la médiation que lui offrait le chef du gouvernement français. Le colonel Rapp partit pour Coire au mois de brumaire an XI, fit comparaître devant lui le petit conseil de cette ville et contraignit la municipalité à se dissoudre. Revenu à Paris, il accompagna le premier Consul dans son voyage en Belgique, obtint le brevet de général de brigade le 11 fructidor an XI, puis il se rendit sur les bords de l’Elbe, pour y faire élever des redoutes et prendre des mesures défensives en cas d’un débarquement des Anglais. À son retour en France, créé membre de la Légion d’honneur le 19 frimaire an XII, il en devint commandant le 25 prairial suivant. Au mois de germinal an XIII, il épousa, par ordre de l’Empereur, mademoiselle Barbe Rosalie Joséphine Vanlerberghe (1790-1879), fille du riche négociant Ignace-Joseph Vanlerberghe, enrichi comme fournisseur aux armées, propriétaire de la folie Beaujon.

– Austerlitz :
   Il se distingua sur le champ de bataille d’Austerlitz. Ce fut lui qui, sur les hauteurs de Pratzen, vengea la défaite d’un bataillon du 4e de Ligne et du 24e Léger, que les fausses manœuvres de leurs chefs avaient placées en situation périlleuse. Rapp et ses 375 mamelouks de la cavalerie de la Garde chargent les Russes en criant : « Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg ».
   Il chargea à Austerlitz en prenant la tête des Mamelouks et des grenadiers à cheval et en percutant les Chevaliers-Gardes de la Garde impériale russe. Il porta le désordre dans leurs rangs, fit prisonnier le prince Repnine (de), l’un des colonels des Chevaliers-Gardes, et s’empara de l’artillerie et de tous les bagages des troupes qui lui étaient opposées.
   Promu général de division, il participa activement à la campagne de Prusse (1806) et de Pologne (1807). Chargé de poursuivre les fuyards après la bataille d’Iéna, le 14 octobre 1806, il pénétra parmi les premiers dans Weimar.
   À Naziesk, il tailla en pièces le corps de cavalerie du général russe Kaminskoi. Enfin, le 26 décembre, au cours de la difficile bataille de Golymin, il soutint une lutte opiniâtre contre des masses d’infanterie et eut le bras gauche fracassé par une balle. Il n’était pas encore guéri de sa blessure quand il remplaça, le 2 juin, dans le poste de gouverneur de Dantzig, le maréchal Lefebvre qui venait de s’emparer de cette place. Le 23 décembre de la même année, il fut créé chevalier de la Couronne de fer.

– Il sauve la vie de Napoléon Ier à plusieurs reprises:
      Pendant deux ans, il exerça les fonctions importantes de gouverneur de Dantzig ; les habitants lui décernèrent une épée enrichie de diamants sur laquelle on lisait une inscription, et Napoléon le nomma, le 1er août 1809, comte de l’Empire avec une dotation de 25 000 francs sur le domaine de Hitzacher situé en Hanovre.
   La guerre se ralluma cette année dans le Nord avec une nouvelle fureur. La Bavière est envahie par les Autrichiens. Napoléon accourt à la rencontre de l’ennemi. L’armée française triomphe à Eckmühl, à Ebersberg, et se porte rapidement sur Vienne. Pendant qu’elle s’avance sur les rives du Danube, les Autrichiens descendent ce fleuve par l’autre rive.
   Jean Rapp est toujours aux premiers postes, sur la ligne de feu.
– A Essling, le 20 mai 1809, c’est lui qui charge à la tête des fusiliers de la Garde impériale et rétablit la situation.
– À Schönbrunn, le 12 octobre 1809, Jean Rapp empêche le jeune Frédéric Staps d’assassiner Napoléon.
   Revenu à Paris en 1810, à l’époque du Divorce de Napoléon Ier et de Joséphine, Rapp ne craignit pas de blâmer la conduite de son maître, et reçut, en récompense de sa franchise, l’ordre de retourner dans son gouvernement de Dantzig. Il n’en fut pas moins créé grand officier de la Légion d’honneur le 30 juin 1811. Il donna toutefois une nouvelle preuve de sa sincérité à l’Empereur en condamnant l’expédition projetée au-delà du Niémen, dont il prévoyait les funestes résultats.Les troupes françaises marchent sur le Niémen, le franchissent, culbutent les Russes à Ostrovno, à Smolensk, et arrivent à la Moskowa, où l’armée ennemie avait rassemblé la plus grande partie de ses forces, évaluées à 130 000 hommes. Il est blessé de quatre balles à la bataille de la Moskowa (5-7 septembre 1812).
   Quoiqu’il ne fût pas remis de ses blessures, on le vit se signaler de nouveau à la bataille de Maloyaroslavets, où il eut un cheval tué sous lui. Il sauve encore une fois la vie de l’Empereur en repoussant une attaque de Cosaques à Gorodnia. Il est à nouveau blessé au passage de la Bérézina en combattant en arrière-garde aux côtés de Michel Ney. Il concourut à sauver l’artillerie française qui se trouvait compromise sur ce point, et y reçut sa vingt-quatrième blessure.
   Napoléon Ier l’envoya ensuite prendre le commandement de Dantzig, où il devait soutenir pendant près d’un an un des sièges les plus mémorables que nous offrent les annales de la guerre. Le 12 janvier 1813, il s’enferme à Dantzig et soutient un siège très dur puisqu’il ne capitule que le 29 novembre 1813. L’Empereur récompensa le dévouement de Rapp en le nommant commandant en chef du 10e corps de la grande armée le 12 mars suivant, et grand-croix de la Réunion le 3 avril de la même année.
   Le général Rapp eût peut-être lassé, par ses vaillantes sorties, les forces réunies des Russes, commandées par le duc de Wurtemberg, si la famine, une épidémie cruelle, et l’hiver avec ses pluies et ses glaces, ne lui eussent enlevé les deux tiers de son armée. Jaloux de conserver à la France le reste des braves qui l’avaient si bien secondé, le général français se décida à entrer en négociations pour la reddition de la place.
   Le 27 novembre, il conclut une convention honorable qui portait en substance, que le 10e corps rentrerait en France avec son artillerie, ses armes et tous ses bagages. Déjà tous les alliés étaient sortis de Dantzig, lorsque le général Rapp apprit que l’empereur Alexandre refusait de ratifier la capitulation et que la garnison serait conduite en Russie jusqu’à son parfait échange ; Rapp protesta avec énergie, mais fut forcé de se soumettre. Ce fut à Kiev, en Ukraine, qu’il apprit les événements de 1814. Il revint à Paris au mois de juillet suivant et y fut accueilli avec distinction par Louis XVIII. Créé chevalier de Saint-Louis le 3 août, il obtint le grand cordon de la Légion d’honneur le 23 du même mois.

– Les Cent-Jours:
   Après avoir montré une certaine hésitation à se rallier à Napoléon pendant les Cent-Jours, Jean Rapp est élu député du Haut-Rhin. En mars 1815, Rapp se rangea sous les drapeaux de son ancien souverain, qui le nomma le 16 avril commandant en chef de l’armée du Rhin, et pair de France le 2 juin suivant. L’armée dont il se hâta de prendre le commandement, forte de 18 900 hommes, devait défendre, de concert avec le corps du Haut-Rhin et de la Moselle, la chaîne des Vosges, depuis Belfort jusqu’à Bitche.
   Le désastre de Waterloo rendit inutiles ses dispositions et ses efforts. Lorsque les soldats apprirent la défaite de l’armée du Nord et l’abdication de Napoléon, un découragement universel s’introduisit dans leurs rangs.

– Sous la Restauration:
   Après Waterloo, Jean Rapp est tenu à l’écart quelque temps, car il a résisté aux assauts ennemis jusqu’en juillet 1815.
   Après le licenciement, le général Rapp se retira en Argovie (Suisse), où il fit, en 1816, l’acquisition du château de Wildenstein. Lorsque le danger des réactions fut passé, il revint en 1817 à Paris. Une ordonnance royale du 22 juillet 1818 le mit en disponibilité. Créé pair de France par Louis XVIII le 5 mars 1819, il fut nommé, quelque temps après, premier chambellan et maître de la garde-robe en 1820.

   Le 8 novembre 1821, Jean Rapp meurt à Rheinweiler, en pays de Bade, d’un cancer à l’estomac. Il fut inhumé au cimetière du Ladhof (Colmar) et son cœur est déposé à l’église protestante Saint-Matthieu (Colmar).
(source wikipedia)

   Le fort reprendra le nom de Fort Moltke pendant la période nazie puis sera renommé Fort Rapp à la fin de la guerre.