Le fort Rapp Moltke
Le fort de Reichstett est un fort à fossé sec en forme de lunette pentagonale. Sa surface intérieure est de 4,5 ha et comprend 120 salles et locaux divers. Sa façade est entièrement construite en grès des Vosges.
Les fossés :
Les fossés profonds de 4 à 6 m et larges de 9 m (côté Nord) et 13 m (côté Sud) font le tour du fort sur une longueur d’environ 900 m.
Entrée :
La place d’armes avec ses mâts des couleurs se situe entre un poste de garde indépendant et un grand magasin à poudre avec ses locaux attenants ainsi qu’un logement de gardien en temps de paix .. L’enceinte est surmontée de grilles défensives complétées jadis de fil de fer barbelés et d’une porte blindée qui permet de pénétrer à l’intérieur de cette première enceinte. C’est le passage obligé pour pénétrer à l’intérieur du fort.
La caserne :
Après avoir franchi le fossé, se trouve une caserne de gorge à deux niveaux équipée d’un système de défense du fossé par flanquement. Celle-ci s’étend sur 228 mètres de long et 104 mètres de côté. Les élévations de la caserne de gorge sont monumentales.
Elle servait au logement aux officiers et aux hommes de troupe. Pour y accéder , il est nécessaire de franchir une grille, un pont–levis à contre-poids, et une porte blindée à deux battants de plusieurs tonnes.
Cette caserne était dotée d’une cuisine, d’un réfectoire, d’une boulangerie, d’une infirmerie, de sanitaires de chaque côté, d’un puits (12 m de profondeur) avec des citernes pour distribuer l’eau dans toutes les parties du fort et de magasins de vivres et de matériel. Elle pouvait accueillir au maximum 800 hommes (30 hommes du génie, 70 artilleurs, 100 hommes pour la défense des caponnières, 100 hommes de garde) commandés par 15 officiers.
Grande traverse :
Une grande galerie appelée grande traverse sépare le fort en deux parties égales. Elle était utilisée comme de voie de communication, vers les cours intérieures, les casemates, les locaux techniques et le coffre de tête. De chaque côté, des escaliers mènent au niveau inférieur. Tous les couloirs sont voûtés en berceau ou demi- berceau ; les salles sont couvertes de voûte d’arête. Au fort de Reichstett, le coffre de tête n’est plus visible actuellement car des maisons ont été construites dessus avec un apport massif de terre.
Les casemates :
Ces ouvrages défensifs sont recouverts d’environ six mètres de terre. Ceux-ci sont composés de salles d’alerte, poudrières, laboratoires d’assemblage des munitions, monte-charge pour l’approvisionnement en munition des positions des pièces d’artillerie sur le dessus de l’ouvrage.
Les poudrières :
En plus de la grande poudrière qui se trouve dans la première enceinte, quatre autres poudrières plus petites sont réparties à l’intérieur dans l’enceinte du fort. Celles-ci sont encerclées de galeries d’aération et relié à la poterne par un couloir en ligne brisée. La qualité de la maçonnerie de même que le soin apporté à la taille de la pierre sont remarquables.
Défense du fort :
Le fort était défendu par 18 canons de 90 à 150 mm (voir de 210) en position de tir, 18 pièces en réserve dans les cours intérieures (canons et mortiers). La défense rapprochée du fort était assurée avec par des canons de 90 à 120 mm remplacés plus tard par des canons revolver Hotchkiss de 37 mm et des mitrailleuses à tir rapide de 53 mm. Les forts étaient dotés de divers types de canons qui avaient évolué avec le temps. Actuellement une réplique de canon 150 mm de 1875 est présentée à son emplacement d’origine.
L’infanterie était appelée à combattre en première ligne, sur les terrasses les plus basses, l’artillerie tirant par-dessus les positions de l’infanterie depuis les terrasses hautes.
Les moyens de communications :
Une ligne de chemin de fer reliait une grande partie des forts. Les liaisons par télégraphe, par signaux optiques et plus tard par téléphone étaient utilisées pour communiquer avec le gouverneur militaire résidant à Strasbourg et les forts avoisinants.
A l’intérieur, des tubes phoniques et cloches d’alerte mécaniques et électriques et par la suite le téléphone servaient à correspondre.